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Photo du rédacteurMeiun Caroline MABY

DUNGKAR

9 Juillet 2024,

Petit matin gris-bleu, Saint-Malo.


Comme chaque jour de l’année, j’aspire à rejoindre l'atelier. Centre palpitant de mon existence, je l’ai jusque là parfois trop investi à travers le prisme de la discipline et de la production. Or depuis quelques jours, cet espace me rejette, gavé de mon approche trop volontaire, presque martiale. Il me vomit: impossible d’y faire 3 pas.


Atelier méditatif surplombant le lac Kawaguchi, en face du Mont Fuji, Japon. | Photo 2018 © Caroline Maby

Je sais qu’il est urgent de faire un point. C’est l'heur du grand rangement et de la prise de recul. Trier, nettoyer le lieu comme on détoxifie un organe fatigué n’aura pas lieu avant les mois de pluie et de tempête qui suivront l'équinoxe d'automne.


C’est l’été. La saison a ma défaveur.


Pour la première fois, je dois donc m’exercer à délaisser le “Faire” au bénéfice de l' “Être”. Et je ne peux exprimer combien cet exercice est difficile, à commencer par le purger de tous polluants tels le jugement et la culpabilisation.


J’entends aussi que m’asseoir sur un coussin, chaque jour n'est pas non plus “Rien Faire” : il y a les formes, les rituels, un certain rapport au temps:


“Je + Médite”.


Cette pratique s'inscrit dans la suite d'engagements actifs qui m’ont tenue au quotidien jusqu’ici.


“Être” donc… Lâcher l’effort. Respirer juste, regarder, peut-être marcher et explorer sans but les chemins champêtres autour de la maison. C'est comme de sauter à l’élastique, je n'ai jamais fait ça et j'ai peur.



 

19 août 2024,

Après-midi couvert, Saint-Malo.

J’apprends.


J’apprends à ne plus avoir d’agenda, à oublier le téléphone, à ralentir, à me délier, à délier les jours. C’est difficile et du palimpseste de ces détachements et renoncements émergent les questions de la raison de peindre ou d’abandonner, de partir ou de s’ancrer, de s’oublier ou de se réinventer…


Le carnet de notes de l'été 24 © Caroline Maby

Bientôt, ce sera la super lune bleue d’août. Mes contemplations me ramènent au même évènement céleste de l’année précédente, celui qui a accompagné le passage de mon amie Aviva Gold* de l’autre côté du visible.


Ces derniers matins, tandis que je gribouille dans mon journal, la voix, l’aura, l’énergie d’Aviva s’imposent à moi avec force: elle me demande si j’accepterais de transcrire un texte, quelque chose de déjà rédigé.


Je crois que j’ai formellement accepté d’un “Oui” sonore mais forte de mes récents progrès dans “L’Art De Ne Rien Faire”, je procrastine — assez embarrassée, je le confesse par la nature de la demande et ses modalités.


Je suis rapidement rappelée à l’ordre : après dix jours passés sans avoir ouvert de carnet, “on” m’informe m’avoir libérée de mon engagement ; le projet de transcription serait désormais confié à un canal plus diligent, en Islande.


Froissée, je me mets alors au travail avec sérieux et assiduité, et ce sans discontinuer jusqu’à la fin de la transcription en septembre.


--

*Aviva a été une de mes enseignantes et amie en peinture. Voir l’article: https://www.carolinemaby.art/post/aviva




 

19 Octobre 2024,

Brume du matin, Saint-Cast le Guildo.


Couverture d'un objet écrit non identifié © Caroline Maby

De quelques semaines d’écriture est issu ce recueil nommé “ Dungkar “, qui veut dire “ Conque ” ou “Coquillage” en Tibétain. Je n’ai pas choisi ce titre, mais il me plait.


“La voix” m’avait annoncé 45 très courts chapitres. Elle s’est tue dès le 45 ième écrit.


Le texte semble m’avoir été adressé en première intention, pour des raisons intimes dont celle de me réaligner avec mon engagement de peintre.

J’ai cherché à comprendre le sens de cette expérience, comme le meilleur usage à faire du recueil. Sa relecture m’a invitée à réinvestir l’atelier, le coeur et l’esprit nouvellement disposés, et à approcher le processus créatif par un autre chemin.


Dans la perspective réjouissante où vous résonneriez également avec ce carnet de notes, j’ai finalement décidé de le partager aujourd’hui, tel quel.


Je serais heureuse d'en offrir un exemplaire en format .pdf aux abonnés de la newsletter qui seraient intéressés, sur demande à hello@carolinemaby.art

~ Meiun Caroline Maby




 

Vous pouvez aussi encourager mon travail et acheter " DUNGKAR " :


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